La radio France Culture a eu l’excellente idée de consacrer une série de cinq émissions produite par par Géraldine Mosna-Savoye sur la pensée du philosophe et urbaniste Paul Virilio.
L’architecture est une pratique qui met en scène la marche de l’homme. 
Paul Virilio
Épisode 1 : Architecte oblique
Parfois, les mots manquent pour décrire ces impressions sur une époque qui nous échappe. Et le nom de Paul Virilio aussi. Disparu il y a 3 ans, le philosophe, architecte, photographe, sociologue, urbaniste, d’abord maître-verrier, a pourtant su les dire et les redire, les formuler et les reformuler. Plus de 40 livres sur la vitesse, l’espace, l’accident, l’information ou les bunkers.
Car oui, tout commence avec les bunkers, la guerre et des formes obliques.
Avec
Frédéric Migayrou, directeur-adjoint, Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, chair Professor, Bartlett School of Architecture, University College London (U.C.L)
Épisode 2 : La dromologie ou le drame de la vitesse
C’est en 1977 que paraît Vitesse et politique, le premier essai de “dromologie”.
Dromologie, du grec dromos, la course, et de logos, la science.
Cet essai et ce néologisme, on les doit à Paul Virilio dont l’oeuvre ne fera par la suite que déplier et replier les effets de la vitesse sur nos existences.
Car dire que tout va trop vite, tout va plus vite, n’est pas suffisant.
À l’oeuvre des modifications massives, politiques, sociales, corporelles, sensorielles, spatiales et historiques. On croit que le temps passe, imperturbable, et pourtant, la vitesse parvient à le stopper et à nous figer.
Comment arrêter cette course qui nous emporte ?
Ma vision est critique, je suis un ennemi de la vitesse technique, de cette course vers la fin, vers l’ubiquité. 
Paul Virilio
Avec
Jérôme Lèbre, professeur de philosophie en classes préparatoires
Épisode 3 : D’accident en catastrophe
Faites une expérience, installez-vous confortablement, fermez les yeux et imaginez un accident : vous allez en décomposer tous les mouvements, l’inspecter mentalement de différents points de vue, de différents angles et surtout à des diverses vitesses. Paradoxalement, le choc le plus violent, le plus meurtrier, vous paraîtra alors aussi doux qu’une succession de caresses.
Cette expérience, c’est le philosophe et architecte Paul Virilio qui vous y invite avec cette question à l’horizon : et si le seul problème de l’accident, ce n’était pas sa violence, mais sa vitesse ? Et si le problème, c’était la vitesse qui a fait de l’accident jusqu’à la catastrophe, l’horizon de notre époque ?
Avec
Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste, professeure titulaire de la Chaire “Humanités et Santé” au Conservatoire National des Arts et Métiers, dirige la Chaire de philosophie au GHT Psychiatrie et Neurosciences de Paris
et Jean Richer, architecte urbaniste de l’État, Jean Richer travaille pour la Drac Nouvelle-Aquitaine, il est doctorant au laboratoire ACS, école d’architecture Paris-Malaquais.
Épisode 4 : Le lieu fait le lien
En 1984, le philosophe et architecte Paul Virilio écrit : “On oublie trop vite qu’avant d’être un ensemble de techniques destiné à nous permettre de nous abriter des intempéries, l’architecture est un instrument de mesure, une somme de savoir capable, en nous mesurant à l’environnement naturel, d’organiser l’espace et le temps des sociétés.”
Si l’architecture a d’emblée été le lieu d’un diagnostic pour Paul Virilio, celui d’un effondrement de masse sous l’effet de la vitesse, elle garde à ses yeux le pouvoir de réinstaurer une unité de temps et de lieu, un ici plus qu’un maintenant. Mais comment rétablir la bonne distance ? Comment faire face à l’ubiquité et réorganiser l’espace sur Terre, comment habiter le sol avec d’autres que soi ?
Avec
Thierry Paquot, philosophe et essayiste
Épisode 5 : La vie en voie de disparition ?
Ce phénomène de l’absence décrit en 1980 par Paul Virilio dans son Esthétique de la disparition, chacun d’entre nous l’a vécu…
Mais avez-vous remarqué qu’on le vivait, confinement peut-être oblige, de plus en plus souvent ?
L’absence ou le fait de disparaître au monde, l’absence ou le rapport en négatif à l’autre, l’absence ou l’hébétude du quotidien apparaît à chaque information reçue, à chaque image télé avalée, à chaque écran interposé. On en viendrait presque à se demander en lisant Paul Virilio : et si la mort valait mieux que cette existence absente aujourd’hui ?
Avec
Jean-Louis Violeau, sociologue spécialiste du champ architectural
et Stéphane Paoli, journaliste et essayiste, auteur du documentaire : Virilio, penser la vitesse

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