
Collection du FRAC Centre
La fonction oblique, c’est la révolution urbaine.
Telle est la phrase inscrite au bas du plan de l’instabilisateur pendulaire n°1 qu’ont signé Claude Parent et Paul Virilio en 1968.
Extrait de la notice de la Bibliothèque Kandinsky :
Dans la logique d’une démarche scientifique où toute hypothèse se vérifie par l’expérience, ce projet d’habitacle individuel expérimental avait pour objectif de tester sur le corps les effets de la fonction oblique. Il s’agissait d’éprouver physiquement le déséquilibre, de ressentir le basculement et d’en mesurer les effets physiologiques et psychologiques chez l’individu. Cet instabilisateur pendulaire entendait questionner concrètement l’habilité sur les pentes, afin de déterminer les angles d’incidence les plus appropriés aux différents espaces de vie. Composée de deux planchers inclinés et orientés en sens inverse, la structure de l’instabilisateur devait, en juin 1968, prendre place à 10 mètres au dessus du sol sur le campus de l’Université de Nanterre. Les deux architectes avaient prévu d’y vivre 30 jours durant les vacances, sous contrôle permanent de psychologues, de sociologues et de médecins. Les événements de Mai 1968, qui commencèrent sur le Campus de Nanterre, mirent fin à ce projet qui, pourtant, avait obtenu un permis de construire.
Restitution
L’instabilisateur pendulaire aura subit l’accident de la révolution de mai 1968 : l’ouvrage financé par l’entreprise Bouygues aura été supplanté par une destabilisation plus grande. Pourtant, ses qualités expérimentales et de déséquilibre des sens restent d’actualité à l’heure d’une virtualisation de nos vies confinées par un l’accident viral. Avec l’architecte du patrimoine Virginie Segonne, nous tentons de lui donner une seconde vie.









L’instabilisateur prend vie
La numérisation de l’instabilisateur pendulaire de Paul Virilio et Claude Parent a permis la réalisation d’une première impression 3D permettant de comprendre la spatialité. Maintenant le projet est de réaliser l’ouvrage à l’échelle 1 !
Il faudra alors trouver des candidats pour y vivre durant un mois, tout comme les deux architectes espéraient le faire en 1968 mais les évènements de mai allaient en décider autrement.






Modélisation Virginie Segonne architecte, prises de vue Charles Debord