Les 5 moments post-séisme pour le bâti ancien suite aux secousses sismiques des 16 et 17 juin 2023 en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres
1— la mise en sécurité des personnes puis des biens
Selon la gravité des désordres, il doit être procédé à la mise en sécurité immédiate des lieux par l’évacuation des constructions dangereuses et/ou la mise en place d’un périmètre de sécurité en tenant compte des éclats qui peuvent voler sur plusieurs mètres lors d’effondrement.
Les réseaux d’électricité et de gaz doivent être coupés pour éviter tout départ de feu ou fuite.
2— le diagnostic
Il est déconseillé d’établir son propre diagnostic sur la gravité des désordres. Si le bâti ancien est réputé résilient (il a connu potentiellement de tels événements par le passé), expertiser la stabilité de la structure requiert des compétences que seuls possèdent les pompiers du SDIS et les experts en bâtiment (dont celui de votre assureur). Ce sont ces professionnels qui pourront vous conseiller au mieux.
Néanmoins, vous pouvez faire un premier constat en auscultant différents points : les façades, les toitures et les combles (dont les éléments de charpente) des constructions. De même, il faut surveiller les arbres, poteaux, et autres structures en surplomb qui pourraient s’abattre sur les constructions habitées.
3— la stabilisation
Dans le cas où la sécurité des ouvriers est strictement assurée, il est conseillé de stabiliser les ouvrages endommagés en bâchant les toitures, en étayant les murs fragilisés ou encore en sanglant les cheminées déstabilisées.
Ces travaux peu coûteux peuvent souvent éviter des dommages bien plus importants par la suite.
4— le conseil
Faites venir des experts pour mieux vous aider à comprendre ce qu’il faut faire. Des femmes et des hommes de l’art peuvent intervenir s’ils sont formés à ce type de risque.
Faites aussi des reportages photographiques les plus complets possibles qui permettront à des experts de donner des conseils à distance et de renseigner au mieux votre assureur.
Vous pouvez utilement poser des témoins sur les fissures de manière à objectiver leur évolution (de simple témoin de plâtre peuvent suffire, mais il existe aussi des témoins plus précis qui permettent de mesurer les déformations, et n’oubliez pas d’inscrire la date à côté de chaque témoin).
5— les travaux de consolidation
N’oubliez pas que votre construction représente souvent un patrimoine valorisant. La suppression hâtive d’une cheminée ou la démolition d’une grange peuvent être une perte pour vous comme pour le paysage urbain et ces interventions ne sont pas toujours autorisées. En dehors des arrêtés de péril, vous devrez déposer une autorisation d’urbanisme avant d’entreprendre des travaux et vous devez vous renseigner auprès de votre mairie. Il convient de vérifier la conformité de votre projet avec les règles d’urbanisme du plan local et les règles patrimoniales et paysagères (dans le cas d’un site patrimonial remarquable ou du site classé).
Pour donner un exemple, les cheminées font partie de l’équilibre architectural d’un bâtiment et leur suppression n’est pas toujours autorisée.
Les services instructeurs, dont l’unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP), se tiennent aussi à votre disposition et seront là pour vous accompagner.
La Fondation du patrimoine peut aussi vous accompagner.


Un mois plus tard, à La Laigne.
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