Intervention dans le cadre des rencontres “La société intermittente” de l’IRI (29 et 30 novembre 2021)
Par sa dimension haptique, l’architecture apporte à l’homme la mesure du monde. En nous appuyant sur un texte prémonitoire de l’urbaniste et essayiste Paul Virilio — daté de 1983 et intitulé La ville surexposée — , nous allons plonger l’architecture dans l’archéologie des médias, regarder le vitrail comme origine de l’écran, traverser des villes cyberpunk et entrer dans le métavers en constitution, où l’accélération technologique finit de déréaliser la tectonique qui portait jusqu’à présent nos pas. Ce passage du numineux, au lumineux puis au numérique — que Paul Virilio voyait comme une incarcération — semble porter une atteinte fatale à l’espace vécu et, par là, à notre appréhension de la mesure du monde. À moins que le médium architectural soit capable d’articuler dans le monde virtuel une économie des dimensions, entre matérialité et immatérialité ?