demain : nature et ville ?
Colloque transdisciplinaire (scientifiques de toutes disciplines et praticiens) sur les relations futures entre la nature et la ville. Blois (École de la Nature et du Paysage, INSA CVL) du 20 au 22 juin 2022.
Les concepts de « nature » et de « ville » ainsi que leurs relations sont actuellement rediscutées et débattues dans la sphère scientifique, du côté des sciences du vivant comme du côté des spécialistes des études urbaines. En revanche, les dimensions temporelles, projectuelles et prospectives de ces relations, dans toute leur complexité, sont relativement absentes des débats, alors même qu’elles sont constitutives des phénomènes naturels comme urbains.
La ville comme les éléments de nature évolue à des rythmes différents, et les processus en œuvre sont complexes et interconnectés. Certains de ces processus relèvent des dynamiques thermiques et hydriques, des flux de nutriments, des ressources écologiques et des flux d’individus et d’espèces, et font ainsi référence à la climatologie, la pédologie, l’hydrologie et l’écologie. D’autres processus relèvent des usages anthropiques, des pratiques, des représentations et des prises de décision, individuelles et collectives, donc de l’anthropologie, de la sociologie et des sciences politiques sous-tendues par des phénomènes d’ordre économique, culturel, psychologique et cognitif.
Le temps, comme concept, est sans doute l’un des plus difficiles à saisir, tout comme la dimension temporelle des relations entre « ville » et « nature », que ce soit sur le plan théorique ou pratique. Elle articule plusieurs degrés de complexité : la complexité des temporalités des processus urbains et naturels sur le très long terme, celle des temporalités relatives à la fabrique de la ville, y compris dans sa dimension naturelle, enfin la complexité des temporalités des usages et des prises de décision civiles et politiques. Sur le plan écologique, les temporalités longues ou éphémères des conditions spatiales, édaphiques et climatiques des activités urbaines, ainsi que les diverses pratiques des usagers façonnent les communautés biotiques et leurs dynamiques. L’imbrication de ces multiples temporalités rend difficile la compréhension du fonctionnement global des relations passées et actuelles entre ville et nature. Quant aux relations futures, subies, redoutées et désirées, elles restent à explorer.
Dans ce colloque, la question que nous posons est celle de la saisie du devenir des relations entre nature et ville. En prenant du recul sur le passé, en tenant compte des changements globaux vécus et projetés, vers quelles relations futures nous tourner ? Qu’en déduire à court terme, moyen terme et très long terme ? Que craindre ? Qu’espérer ? Que faire ? C’est pourquoi le terme « Demain » du titre du colloque est à considérer au sens pratique d’un avenir très proche comme au sens métaphorique de l’avenir de l’humanité, toutes échéances confondues.
projet de création d’une bibliothèque mobile

Crédits HW architecture / FLI design

– la bibliothèque de Paul Virilio
Le dispositif intitulé La Bibliothèque de Paul Virilio veut actualiser la bibliothèque initiale de l’auteur et, par-là, sa pensée. Cette nouvelle bibliothèque est convocable à chaque apparition du Musée de l’Accidentet/ou exposée à la demande lorsqu’elle n’est pas dans son lieu d’attache (qui pourrait être la maison des écritures de La Rochelle).
Au départ, il y a deux ensembles de mobilier. La première bibliothèque est pleine des livres de Paul Virilio et de ceux qu’il a cités dans ses livres et ses articles. Il ne s’agit pas forcément des livres annotés par l’auteur, mais d’exemplaires donnés ou achetés pour reconstituer le fonds initial. Lors de chaque présentation de la Bibliothèque qui suit les apparitions du Musée de l’Accident, chaque invité choisit un livre dans la première bibliothèque, en parle publiquement puis le replace dans la seconde, accompagné d’un second livre de son choix qui actualise le premier. L’intervention comprend évidemment la présentation du second livre et du lien qu’il y voit. Ainsi, la seconde bibliothèque s’enrichit au fil des rencontres. Le dispositif peut être compris comme un réseau social lent et incarné. Lorsque la seconde bibliothèque sera remplie, la première, adjointe à une nouvelle, servira à recevoir le nouveau transfert et ainsi de suite.
La bibliothèque suppose une forme de mémoire et propose un récit qui est aussi un projet puisque la métabibliothèque que devient la Bibliothèque produit une œuvre collective. Elle précède en cela la construction du Musée lui-même.
mode d’emploi
Recensement collectif et scientifique des livres de la bibliothèque de Paul Virilio (telle qu’elle est décrite par les références citées dans ses livres).
Constitution du fonds initial à partir d’exemplaires apporté par des particuliers (nous, d’autres, etc.) ou des libraires avec lesquels nous aurions un partenariat (Volume à Paris, Les saisons à La Rochelle, etc.)
Chaque livre possède une fiche d’identification (bibliographie classique, nom de celui qui l’a amené, mouvements dans la bibliothèque) régulièrement actualisée.
Un protocole (consultation, emprunt, livre d’or, etc..) Règle l’usage des livres.
La conception de ce mobilier muséographique sera faite Hala Wardé.
Il faudra valider un modèle définitif qui sera ensuite répliqué à l’identique au fur et à mesure que la bibliothèque s’agrandira.
Financement et fabrication des deux premiers éléments.
Premier essai du dispositif de présentation d’un livre de Paul Virilio et augmentation par un nouveau livre (sans le mobilier) le 21 juin à l’école du paysage de Blois.
« commencer par la fin »
– introduction
Comment parler de nature, de ville et un peu de prospective en posant deux livres côte à côte pour entamer un dialogue susceptible de s’établir de lui-même. Annonçons d’emblée que les concepts décrivent ici une autre perspective paysagère la nature sera appelée grandeur nature, c’est à dire grandeur réelle, l’écoulement du temps se lit indistinctement à l’endroit et à l’envers et l’observation devient un projet. Mon premier livre s’intitule Grey Ecology (Édition Atropos, 2009). Il relate un séminaire dont Paul Virilio était l’invité, en répondant à l’invitation du théoricien allemand de la photographie Hubertus von Amelunxen. Paul Virilio a alors 75 ans, est au faîte de sa carrière d’essayiste et va utiliser ce cycle de conférences pour préciser son concept d’écologie grise. Son intervention fut traduite par Drew Burk, aujourd’hui éditeur et directeur d’Univocal Publishing. Le second livre s’intitule Before and After, Documenting the Architecture of Disaster de Ines et Eyal Weizman (Stelka Press, 2015). Ce petit livre est une réflexion passionnante sur l’image photographique en interrogeant l’impossible captation du surgissement d’un évènement — qu’il s’agisse d’une bataille ou des effets du changement climatique — . Il retrace l’histoire d’une méthode comparative, confrontant les images d’après avec celles d’avant, de ses origines dans le Paris du XIXe siècle à la surveillance par satellite d’aujourd’hui. L’un de ses co-auteurs est l’architecte israélien Eyal Weizman, directeur de l’agence Forensic Architecture à Goldsmiths, Université de Londres tandis que l’autre est l’historienne de l’architecture Ines Weizman, fondatrice du Center for Documentary Architecture à Londres.
Paul Virilio est le créateur du néologisme associant les termes grecs de dromos (la course) et logos (la science). Or, dans Grey Ecology, il affirme qu’un dromologue est forcément un phénoménologue, en appelle au philosophe allemand Edmund Husserl (1859–1938), et cette question de la perception qui se retrouve au centre de l’objectivation photographique du livre Before and After. Le rapprochement de ces deux livres décrit trois actions possibles et juxtaposables qui intéressent le présent colloque demain : nature et ville : observer les atteintes à la grandeur nature, faire de la finitude un projet et devenir archéologue de l’inframince.
– observer les atteintes à la grandeur nature
La nature dont parle Paul Virilio n’est pas attachée à la biodiversité ou à l’environnement. Il propose une définition de la grandeur nature qui englobe l’ensemble de la réalité matérielle que constitue le milieu artificiel de la ville et qui est notre principal milieu de vie. Son approche de la nature par l’accident, ou par l’atteinte portée aux choses, est une manière de définir toute chose en négatif, nous pourrions dire à l’envers. Dans ses livres antérieurs, il avait par exemple déploré l’extension de l’éclairage public au gaz des villes européennes au XIXe siècle comme une atteinte à la grandeur de la nuit. Il voyait surtout dans les dernières avancées des technologies de la communication numériques une ubiquité de l’être qu’il jugeait déréalisante pour une bonne appréciation du présent vivant husserlien. Sa méthode d’analyse partait toujours de l’étude des vitesses — autrement dit du rapport entre les dimensions puisque la vitesse se rapporte à la distance et au temps — , et cela lui aura permis démontré comment les atteintes à la grandeur nature la vitesse sont historiquement en accélération constante, aboutissant à ce qu’il appelait l’accident intégral comme il l’explique dans le Grey Ecology :
« […] la contraction temporelle, réduit à rien ou presque, l’étendue même du globe de la géosphère habitable, du monde commun. […] Quand on parle de la pollution, on parle souvent de la pollution matérielle. C’est tellement faux. C’est l’urbaniste et l’architecte qui le dit : il y a la pollution des distances de la grandeur nature, il n’y a pas de grandeur sans dimension. Il n’y a pas d’objets sans proportion. Il n’y a pas d’homme sans dimension. C’est finalement le matérialisme, sans oublier la notion des échelles de grandeur, la notion d’échelle, et de proportion des choses dans l’espace et le temps des différentes substances. C’est tellement étonnant comme on lie facilement la nature à la culture, mais on oublie la grandeur. »
Paul Virilio craint que l’accélération de la réalité due aux différentes technologies aboutisse à une « forclusion du monde » beaucoup plus grave, selon lui, que la pollution des substances matérielles. L’écologie grise, celle de la vitesse, devient donc le pendant de l’écologie, au sens convenu du terme, où la pollution des distances de temps se cumule à celle des substances « qui concernent moins la nature des éléments que la grandeur nature, l’étendue du monde commun ». Cette définition de la grandeur nature se substitue ici à celle de la nature en décrivant les dimensions nécessaires à la vie humaine. L’étude de la dromosphère est celle de l’accélération du réel, cette contraction spatio-temporelle qui traduit l’accident du temps réel. Or, il le rappelle :
« L’empathie, c’est-à-dire, la perception d’autrui, la perception du monde, elle est liée à l’objectivité, subjectivité, or nous avons inventé les technologies avec quelques exceptions qui idole la téléobjectivité […] qui pourrait mettre en cause l’empathie ».
Comprenons bien que l’architecture de notre milieu de vie donne la mesure et les proportions de notre environnement. Concrètement, lorsqu’un immeuble est soufflé par l’explosion d’une bombe, il s’effondre et s’opère un bouleversement involontaire de ses mesures et de ses proportions. Or c’est bien cet accident de la grandeur nature qui intéresse les enquêtes menées par Ines et Eyal Weizman. Le livre Before and After part d’une affirmation essentielle : l’architecture de l’Anthropocène n’est pas simplement construite sur le sol, mais qu’elle produit de nouveaux sols et plus précisément une topographie médiatique propice à exposé ce qui arrive. Leur étude des photographies ou des images satellites s’appuie sur la capacité de l’architecture à relater ce qui s’est passé, comme si elle enregistrait les évènements. Pour donner un exemple simple, la ruine d’un immeuble témoigne dans sa dimension matérielle de l’explosion de la bombe même si cette dernière n’est pas présente sur les documents.
– faire de la finitude un projet
Dans un monde en compression qui risque de se réduire à rien, Virilio introduit la conscience aiguë de la finitude qui est liée à l’accident intégral en cours de réalisation. Contrairement à l’idéologie du progrès et son mythe du développement infini, Virilio pose le monde comme fini et il opère alors un puissant retournement conceptuel à propos de la prospective :
« aujourd’hui on ne peut plus partir du commencement pour aller vers la fin. Il faut partir de la fin pour aller vers le commencement. La finitude du monde, de tout l’art est là ».
Il introduit dans Grey Ecology une démarche à rebours, en partant de la fin, bien différente d’une démarche prospective permettant de dégager des éléments de prévision (Paul Virilio ne citera jamais Gaston Berger dont il est pourtant contemporain). Il pose l’hypothèse de l’accident final et interroge le processus à l’envers dans une démarche proche du back-casting utilisé en management.
Before and After part de deux exemples parisiens complémentaires. Le policier Alphonse Bertillon a inventé des techniques médico-légales modernes telles que la photo d’identité judiciaire, mais surtout un appareil photographique spécial appelé le plongeur. Le plongeur était composé d’une caméra sur un trépied positionnée le plus en hauteur possible, munie d’un périscope et capable de réaliser une vue photographique plongeante d’une scène du crime. Ce renversement de la vision à la perpendiculaire préfigurait l’objectivation de la vue aérienne et aujourd’hui satellite. L’invention est fondamentale en matière d’esthétique en objectivant l’espace puisque l’image se confond avec le plan et en supprimant l’horizon. Le plongeur présente des images d’un monde fini, privé de points de fuite, mais aussi privé de vie puisqu’elle cadre un cadavre au moment de son crime ou en tout cas sur sa scène de crime. Autre exemple, juste avant que ne soient percé les boulevards rectilignes Haussmannien à travers le Vieux Paris : le photographe Charles Marville a documenté tout ce qui serait rasé le long du tracé des voies projetées, préservant ainsi la mémoire d’une architecture amenée à disparaître, suspendue dans l’attente, sorte de ruine à l’envers. Dans les deux cas, au travers de l’acte clinique de la photographie, la matérialité de l’architecture intérieure ou extérieure — la distinction est ici sans importance — décrit une société bouleversée par le Second Empire et le mythe du progrès qu’il véhicula.
Si Marville avait initié la photographie avant, ante-évènementielle, Bertillon tenta d’objectiver la photographie d’après, post-évènementielle. Or, 150 ans après l’invention de la photographie, malgré le déploiement de la vidéo en temps réel dans l’espace urbain, le problème initial persiste : les photographies avant-après documentent toujours les accidents comme le montre le livre Before and After. Les Weizman affirment que pour capturer un évènement, deux photographies sont nécessaires puisque l’évènement est enregistré au travers des modifications de son environnement. Cela sous-entend aussi que l’étude de la violence peut se déplacer de l’individu ou l’action vers le sol, qu’il s’agisse d’un tissu urbain ou d’un paysage. Un projet photographique décrit encore plus clairement cet écart. Le livre Bilddokument Dresden : 1933–1945 (publié en 1946), tente de représenter la destruction de la ville de Dresde (Allemagne) par des reconductions de photographies avant et après prises par Kurt Schaarschuch. Ce dernier avait photographié la ville en 1933 dans toute sa splendeur. Quelques semaines après le bombardement de la RAF survenu dans la nuit du 13 au 14 février 1945, il est retourné sur les mêmes sites, essayant de retrouver parmi les décombres de sa ville les emplacements de la série de tirages qu’il avait apportée. La comparaison s’avère parfois difficile tant le paysage urbain a été transformé sous l’action destructrice des bombes. Cette reconduction photographique est une dénonciation virulente qui pousse le regard à rechercher quelques points connus dans les décombres. La juxtaposition des images se fait projet par l’écart ainsi montré.
Ines et Eyal Weizman insistent sur le fait que la reconstitution de ce qui s’est passé entre les deux moments peut impliquer des processus d’interprétation complexes qui croisent les images avant et après avec d’autres formes de preuves et que le pendant décrit dans l’écart ne peut être qu’un récit. Un effet paradoxal veut que les images avant-après puissent être lues aussi bien de droite à gauche que de gauche à droite, un peu comme l’hôtel Palenque qui, entre les mains de Robert Smithson, est devenu une ruine à l’envers. Les exemples pris dans Before and After vont de l’ombre d’un boulet à la transformation d’un grand territoire tout en intéressant des écarts allant de quelques heures à plusieurs années. Ils recoupent l’assertion de Paul Virilio proposant de commencer par la fin. Sans la survenance de l’incident, quelle que soit sa nature, l’enquête avant/après n’aurait aucun sens. Les Weizman introduisent la possibilité d’une lecture palindrome de ces images, comme si la flèche du temps pouvait s’inverser à souhait. Il en va de même avec la question spatiale.
La photographie avant/après n’est rien d’autre que la mesure d’un intervalle de temps qui, en termes d’écologie grise, peut s’apparenter à la restitution de l’étendue du monde. Si l’accident provoque l’effondrement de la grandeur nature, la comparaison entre l’étendue ou des dimensions propres sont à même de décrire un phénomène.
– devenir archéologue de l’inframince
Paul Virilio poursuit son exposé dans Grey Ecology en indiquant que « la relativité [de la vitesse] nous amène à étudier deux ordres de grandeur, la grande distance, de la science, et les disciplines mathématiques… il y aussi la pauvreté, la grandeur de la faiblesse, les deux ordres sont liés ». La grandeur de la pauvreté de Bossuet (1627–1704) trouve un écho dans l’ultramince de Marcel Duchamp ou le terme d’infraordinaire et cela ouvre une forme d’investigation spécifique pour Eyal Weizman. Au sein du laboratoire Forensinc Architecture, il a développé une méthodologie d’investigation sur les atteintes aux droits humains en étudiant longuement des millisecondes durant lesquelles ont pu se jouer un destin comme la mort d’une personne lors d’une intervention policière. Paul Virilio disait que « derrière chaque accident, derrière chaque catastrophe, et à plus forte raison derrière l’accident intégral des connaissances, il y a une énorme espérance d’un nouveau savoir. Le savoir lié à la grandeur […] de l’échec ». La question que posent Ines et Eyal Weizman est celle de l’objectivation de la perception, une objectivité engagée, utilisant les moyens techniques de captation du réel avec la photographie et la vidéo, pour décrire ce qui s’est passé au travers de cette grandeur de l’accident ou de l’échec. La microhistoire, qui peut durée à peine une milliseconde, devient pertinente pour raconter la grande histoire lorsque l’artefact se fait témoignage et dépeint en creux un phénomène majeur.
De même, l’analyse des images satellites est devenue essentielle. Or, Ines et Eyal Weizman constatent qu’une résolution de 50 cm par pixel — qui est celle de la plupart des images satellites — rend visibles de nombreux détails : des bâtiments et leurs ouvrages constitutifs peuvent être identifiés, mais pas les individus. Ce constat qui ouvre la voie à une analyse architecturale dont l’interprétation s’apparente à un acte d’archéologie du présent. Before and After nous entraine dans l’enquête sur le présent, où une milliseconde prend parfois plus d’importance qu’une longue durée. La quête du futur promise par la prospective est remplacée par l’exploration du présent dont l’architecture donne la mesure.
Nous devions parler de nature, de temps et de ville. Au lieu de cela, la finitude du milieu urbain artificiel nous a conduits à prendre en compte la grandeur nature à la milliseconde près. Un changement de paradigme s’offre à nous. Sachons le saisir.

Before And After, Ines and Eyal Wiezman

Extrait du site de Forensic Architecture

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