Ruines
Les ruines sont des paysages de transition. Chantier inachevé ou ouvrage en démolition. Elles témoignent que tout n’est que mouvement et que l’impermanence habite le monde.
La Renaissance a construit son savoir sur l’étude des ruines antiques. Il y allait plus que de l’exemple. Michel-Ange voulait créer des œuvres qu’on pourrait rouler du haut d’une montagne sans rien en casser ; tout ce qui se briserait alors serait superflu. La mémoire oubliée et l’oubli du détail. Le temps parachève toute création. Il n’en laisse apparaître qu’une masse minérale. Au mieux un massif, au pire un éboulis.
Plus tard Piranèse a erré dans d’improbables ruines qui magnifiaient la beauté sans égale de ce qui n’est jamais advenu. Toute chose n’est qu’une construction en devenir, puis en devenir de rien. Regarder une ruine comme dans un miroir : voir l’avant et l’après d’un seul coup d’œil.
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La gloire de mon père








