
Vu chez HW Architecture le 20 ocotbre 2021.
Nous avons rencontré le docteur Francesco Sebregondi d’Index et la discussion fut doublement passionnante. D’une part, l’approche forensique fondée sur l’architecture et la contreculture numérique fera un excellent article dans Dromologie n° 2, mais pour cela, il faudra attendre, car l’article s’écrit patiemment. Notre réflexion alla ensuite plus loin. Notre aventure du Musée et des cahiers Dromologie manque, comme nous l’avons tous relevé, de la vitalité si bien décrite dans les trois « V » de vide, vite et vif.
Nous aurions avantage à prendre exemple sur Forensic Architecture et son implantation française Index pour deux raisons principales. La première est de mener des enquêtes sur des sujets présents dans l’actualité et encore chauds. Après tout, ce serait le prolongement exact de l’héritage de Paul. La seconde est que certaines enquêtes pourraient faire l’objet de papiers dans les grands quotidiens nationaux en renvoyant ensuite sur les cahiers qui exposeraient les enquêtes dans leur totalité.
Notre sujet est si évident que nous ne l’avons pas énoncé clairement jusqu’à présent : il s’agit de comprendre en toute chose où est le véritable accident en nous détournant de sa pâle doublure mise trop précipitamment en avant comme un coupable idéal. Nos outils sont ceux de la réflexion collective, de la philosophie, de l’histoire, de l’architecture prise au sens large du terme, et surtout de l’approche critique et holistique de Paul Virilio. En recoupant nos analyses, nous pourrions arriver à l’établissement de faits irréfutables ou presque.
Bref, devenons des accidentologues [atychimologues ? incidentologistes ?]. Nos sujets seront vivants, nous aurons une communication plus étendue et les cahiers seront mieux identifiés. Et puisque nous voulons faire un Musée de l’Accident, il nous faut une collection de beaux accidents que nous définirons par nos enquêtes. Il ne s’agit pas de nous transformer en Sherlock Holmes [Rouletabille] défenseur de la veuve et de l’orphelin, mais d’agir en conservateur de musée en interrogeant les évènements avec les outils des cultural studies dont Paul Virilio était un inventeur français pour ensuite placer les accidents dans les collections du musée. Cette figure du conservateur (et non conservatrice) pourrait nous servir de posture culturelle et de récit de communication sur le caractère non partisan et scientifique de notre action.
Reste à déterminer une méthode, pas un truc bêtement analytique, mais un mode joyeux d’action concerté. Ce sera le sujet du prochain envoi.
Jac Fol et Jean Richer